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Accueillons la TERRE

La TERRE est notre invitée pour un an…

puisque ce soir nous quittons le Coq de Feu et entrons dans l’année du Chien de Terre.

 

Avec la TERRE, nous achevons notre découverte des « Cinq éléments » de la pensée chinoise. (« cinq mouvements », pour une meilleure traduction).

Avec la Terre nous allons découvrir l’art de l’ancrage, du centrage, l’épreuve des faits concrets et du temps long.

La Terre est à la fois le centre, le pivot, l’axe, d’une part, et d’autre part le composite, le mélange de tous les éléments.

Elle est à la fois ce qui est fixe, immuable : image de la stabilité ou de la stabilisation, de la cristallisation, d’un mouvement qui se ralentit et se fige…. Et la transformation lente, profonde, dans les structures et l’essence même des choses.

 

Je prends souvent l’image d’une montagne : elle est à la fois immobile, car on n’a jamais vu une montagne prendre ses jambes à son cou et partir en courant… Mais elle se transforme, lentement mais sûrement, sous l’action de l’érosion ou de la tectonique des plaques.

Transformation silencieuse, invisible, rapport au temps long… Oui bien-sûr, mais pas seulement car la transformation de la Terre passe aussi par les tremblements de terre, les failles qui apparaissent soudainement, les éboulements… En tout cas c’est toujours dans la profondeur que ça se joue ! l’éboulement brutal résultant de forces à l’oeuvre depuis longtemps….

 

 

La Terre stabilise, organise, planifie sur le long terme. Elle est l’énergie qui permet de mener à terme, de concrétiser. Elle ne s’occupe pas de communiquer, de briller, d’expliquer… elle se « contente » de faire !

En excès, elle est inertie, obstruction, plombage, enfermement…

La Terre accueille et fait substrat, tel l’humus fertile qui permet à la graine de germer, de grandir, de prendre forme et d’atteindre sa maturité et son accomplissement en tant qu’arbre.

Elle représente la masse, le collectif, la foule composite, l’agrégat d’éléments de nature différente… Ainsi elle est associée au bien commun.

Son rapport au temps long fait d’elle le meilleur appui aux valeurs de tradition, des savoir-faire anciens et traditionnels.

 

Les activités traditionnellement associées à la Terre :

  • Ce sont les activités liées à ce qui ne bouge pas : l’immobilier, la construction, le bâtiment, le travail de la Terre (l’agriculteur, ….mais aussi le géographe, l’urbaniste, le géomètre !)
  • Les métiers associés au travail de matières minérales ou issues de la terre : poterie, céramique, carrelage, cimenterie, carrières…
  • Ce sont aussi les activités liées à la transformation des structures, à la planification, à l’élaboration des schémas directeurs : le conseil en organisation, le coach qui accompagne une réelle transformation des individus et des équipes,  le chef de projet qui œuvre à des projets dont l’échéance est à plusieurs années, et qui cherche à réduire l’incertitude… Ces métiers ont besoin de la Terre.
  • Les institutions, tout ce qui cadre, encadre, délimite, et bouge lentement, est associé à la Terre.

 

Vertus et risques de la Terre

  • Sa vertu, c’est l’agir, la concrétisation, les preuves par les actes et les faits, au-delà de l’effet de séduction des discours et des belles images ! D’où le bouche à oreille (même s’il a besoin d’un peu d’eau pour fonctionner), l’importance des références clients, des témoignages, des résultats…
  • Son risque, c’est l’inertie, le blocage, l’obstination … Elle a du mal à s’adapter aux incertitudes et aux changements brusques. La réactivité, l’agilité, n’est pas son fort !

 

La Terre dans le cycle de vie d’une entreprise

Poursuivons la métaphore de nos start-upers : la phase « Terre » est celle de leur cycle de vie où l’expansion se ralentit. On arrête d’ouvrir des agences, des boutiques, de conquérir un territoire. On stabilise les processus, les méthodes ; on clarifie les règles de fonctionnement, les organigrammes, on définit les postes, les rôles, les missions, qui fait quoi…

Cette phase comporte un vrai risque pour l’entreprise : comment s’organiser sans se freiner, clarifier les rôles sans tuer l’initiative, sans perdre de vue le projet, la vision, la logique de l’activité ; car définir les fonctions conduit en général à des réactions comme « ce n’est pas à moi de le faire »… Alors qu’avant tout le monde mettait la main à la pâte, pourvue que cela contribuer à avancer, même si c’était dans le désordre ! Les questions de statuts, de « pré-carré », peuvent être mortifères….

Telle cette anecdote, du temps où j’exerçais le métier (terre) de consultante en organisation et en management : j’intervenais dans une maternité, une femme arrive qui saignait abondamment, elle était en train de faire une fausse-couche. La sage-femme interpelle l’infirmière : « passe-moi le stéthoscope »… celle-ci lui répond « t’es pas ma cheffe, t’as pas à me parler sur ce ton ! »

Remettre le client, l’usager, le patient, au centre de l’attention, est un enjeu majeur pour dépasser ces enjeux de territoire.

 

La Terre en  Médecine Traditionnelle :

La Terre est associée aux fonctions digestives : la rate, l’estomac : fonctions nutritives, lente transformation des aliments en substance vitale nécessaire en particulier au sang.

Elle est associée aux émotions de rumination, « nostalgie » : quand on reste « bloqué » sur un événement, qu’on le ressasse en permanence sans parvenir à se remettre en mouvement pour le dépasser.

 

La Terre dans le temporel :

La Terre correspond aux 4 animaux Terre : le Bœuf, que nous quittons avec le mois de janvier, le Dragon, qui correspond au mois d’avril, la Chèvre qui correspond au mois de juillet, et le Chien qui correspond au mois d’octobre. Ces moments « Terre » correspondent à ces moments de pause, salutaires pour qui cherche à reprendre son souffle, faire le point sur le chemin parcouru et sur la suite du chemin.

C’est le moment, en randonnée, où l’on s’arrête pour reprendre des forces, regarder le paysage, et où l’on sort la  carte et la boussole pour envisager la suite…

Ce sont des moments privilégiés pour … pivoter sur son axe, le retrouver ou le recontacter, se recentrer. On pourrait dire, pour citer Voltaire, que ce sont des moments pour « cultiver son jardin »….Ce sont des moments de changements en profondeur.

 

Nous sommes dans un tel moment.

D’abord parce que, avec le mois de janvier, nous étions dans le mois du Bœuf, comme tous les ans !

Et ensuite parce que, ce soir à 22h28, nous  quittons l’année du Coq de Feu, pour entrer dans l’année du Chien de Terre.

Le Chien contient de la Terre, du Métal et du Feu. C’est de la Terre Yang, qui arrive avec un animal de Terre Yang…

La Terre qui nous accompagnera toute cette année est donc forte, massive, compacte.

 

Au début, nous allons apprécier cette pause, après une année du Coq de Feu qui a éreinté ceux qui n’étaient pas prêts à faire face à une énergie dynamique, en tension continuelle.

Le risque, cette année, est de trouver le temps long…C’est de continuer à se dépenser et à s’activer pour continuer à avancer au même rythme. Or nous avons à comprendre que l’année qui vient est très différente de celle qui s’en va !

Voyons-le comme une chance de consolider nos bases, notre ancrage, notre axe personnel, et de nous aligner. 

 

Selon nos cartes énergétiques personnelles, cela va nous impacter différemment… Mais dans tous les cas, pour en tirer le meilleur parti :

    • Ne luttons pas contre le changement de rythme, ne cherchons pas à forcer les situations
    • Evitons d’accumuler (les objets, les dossiers en retard, les courriers à traiter, les rancœurs…)
    • Evitons la stagnation, ne restons pas bloqué sur des postures, des questions de statut, de territoire…
    • Osons nous mettre en mouvement, dans les profondeurs, revisitons nos croyances, nos « drivers », nos schémas mentaux profonds…
    •  Arrêtons de procrastiner, de remettre au lendemain
    • Osons prendre le temps de faire les choses correctement…

Et accueillons ce Chien de Terre, qui nous apportera de nouvelles avancées de nos transformations personnelles et collectives, petit pas par petit pas…. Même si nous mettrons du temps à prendre conscience des avancées ! Elles seront bien présentes, concrètes, pragmatiques….

 

Bonne année du Chien de Terre !

Et pour aller plus loin de sa découverte, ne manquez pas les conférences de Marie-Pierre DILLENSEGER, à Paris ou à Lausanne. Ou bientôt en Compte Rendu sur ce blog !

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