Aujourd’hui, j’ai récupéré ces deux poupées Hopi, que j’avais confiées aux bons soins d’un atelier de soclage de mon quartier.
Pourquoi je vous parle de ça ?
Une histoire me lie à ces poupées. Il y a quelques années, nous avons, avec mon mari, fait un voyage dans l’Ouest des USA, et en particulier en Arizona, rencontrer les Hopis. C’est une tribu indienne pacifique, éveillée, connue pour sa spiritualité profonde et vivante. Nous avons acheté ces poupées un soir, à un artisan qui nous avait fait visiter son village et nous avait partagé leurs coutumes.
Ces poupées dormaient depuis tout ce temps, posées sur un plateau, attendant (avec patience ?) que je veuille bien m’occuper d’elles.
Et un jour il y a eu un déclic, je les ai apportées à ce socleur découvert au coin d’une rue, pour qu’enfin elles puissent occuper leur rang et soient mises en valeur.
Qu’est-ce qui me vient quand je les vois ?
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- Je pense à ce voyage en amoureux,
- Je pense à mon amie Audrey Chapot, ethnologue, qui connait bien les amérindiens et avec laquelle j’échange si souvent.
- Je pense à Marie-Pierre Dillenseger, qui vit aux USA, et qui m’a appris tant de choses, et à qui un fil invisible me relie en permanence,
- Je pense à cet artisan socleur de mon quartier, si passionnant, qui raconte les histoires parfois incroyables des objets qu’il collecte, détourne et met en valeur…
Ces poupées sont le reflet de ce qu’est ma vie : les pieds sur terre, ancrée là où j’habite, mais la tête dans le ciel, dans les voyages et les rencontres.
Pourquoi je vous raconte ça ? Juste pour comprendre qu’un objet, ce n’est pas seulement de la matière.
Les objets qui nous entourent, choisis, ou imposés, chéris ou honnis, utilitaires ou décoratifs (mais ça peut aller ensemble !), ne sont pas neutres : ils ancrent nos souvenirs, nos émotions. Ils apportent avec eux leur vibration, leur signature énergétique dans laquelle se tissent de façon étroite les conditions de leur fabrication, les événements auxquels ils ont assisté, avec nous ou sans nous !
Quand j’étais enfant, j’étais persuadée que les objets étaient vivants et qu’ils cherchaient à nous parler. Sans le savoir, je faisais déjà du Feng Shui….
Un des premiers principes de Feng Shui, c’est de désencombrer, de se débarrasser de ce qui n’est pas utile et ne soutient pas notre vitalité. Quand mon regard ou mes mains se posent sur tel objet, qu’est-ce qui me vient ? quels souvenirs, quelles émotions, quelles sensations ?
Je le garde ? je le jette ? je le vends, ou je le donne ?
Décider… parfois c’est compliqué quand tel objet nous relie à une personne disparue, on a l’impression de la perdre une deuxième fois. On se sent pris dans des loyautés invisibles, on a l’impression de trahir la personne qui nous a offert tel objet qu’on trouve pourtant si laid…
Pourtant, je ne crois pas que les objets aiment rester dans des armoires, à ressasser des choses tristes.
Je crois qu’ils préfèrent continuer leur route, être utiles pour d’autres personnes. Alors je lui dis Merci ! et je lui demande d’être bienveillant pour ceux chez qui il va arriver.
Et si je garde cet objet, je le fais en conscience, et le lui donne sa juste place, comme pour ces poupées Hopi !
C’est une chose que j’ai fait récemment avec une cliente : nous avons pris tous les objets présents dans son appartement, nous les avons passés en revue : quelle est leur vibration ? quelle est leur histoire ? qu’est-ce qui me vient quand je le vois, quand je le touche ? et du coup, quelle est sa place ? Un nombre assez important parmi eux a pris le chemin de la sortie… Inutile de dire qu’on y a passé du temps, mais ma cliente a retrouvé un sommeil de plomb !
Elle s’est allégée de pas mal de choses qui la retenaient en arrière, ancrée dans un passé révolu et pas toujours agréable.
Car pour s’ancrer dans le présent et se tourner vers l’avenir, il faut parfois s’alléger du passé quand celui-ci nous « plombe ».
Si vous aussi, vous vous sentez alourdi(e) et retenu(e) dans le passé, il est peut-être temps de regarder ce qui vous entoure avec un peu plus d’attention, d’y mettre de la conscience. Et si c’est trop difficile de le faire seul(e), parlons-en…