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Pour habiter enfin « Chez MOI » et plus « chez mes parents…les mémoires des murs

Depuis quelques mois, sont venues à moi deux personnes dont j’aimerais vous parler. Appelons-les Jean-Louis et Carole.

 

Elles ne se connaissent pas, leurs vies sont très différentes ….

 

Mais ils ont une chose en commun : tous deux ont récupéré l’appartement de leurs parents, suite à un héritage ou à une donation.

 

  • Pour tous les deux, c’est le lieu de leur enfance.

 

  • Pour tous les deux, cette enfance n’est pas un bon souvenir

 

  • Pour tous les deux, ces murs ont engravé des souvenirs douloureux : solitude, cris, coups, conflits…

 

Tous les deux m’ont demandé de les aider pour ce que cet appartement ne soit plus celui de leurs parents, mais le leur

 

Comment vivre heureux dans un lieu où on a vécu ce genre de choses ?

 

On parle parfois de mémoire des murs. Dans son dernier livre « la contagion émotionnelle » (Albin Michel), le chercheur Christophe HAAG (professeur en comportement organisationnel, une branche de la psychologie sociale) aborde la –délicate- question de la contagion spatiale : « Le chercheur que je suis se demande simplement pourquoi dans certains lieux nous nous sentons bien et dans d’autres mal, comme envahis par de mauvaises émotions, et comment se propage cette forme de contagion émotionnelle d’un autre type, puisqu’elle n’opère pas d’homme à homme ». 

 

De mon point de vue, deux processus sont à l’œuvre sur cette question :

    • Ce que les murs ont vu, mais pas nous : c’est la mémoire des murs « classique » : plus dérangeant car moins rationnel de prime abord. Christophe HAAG mentionne un extrait d’échanges qu’il a eu avec Marie-Pierre DILLENSEGER, dont j’ai suivi l’enseignement  ( et qui m’accompagne encore !). Marie-Pierre raconte, dans cet échange, par exemple comment une femme souffrait d’eczéma qui lui faisait ressentir des brûlures intenses, depuis qu’elle habitait dans un lieu où des esclaves avaient été brûlés. Ainsi, les lieux pourraient ré-émaner des émotions vécues par d’autres ….
    • Ce que nous avons vécu dans les lieux, que l’on nomme ancrage : revenir dans un lieu dans lequel on a vécu tel ou tel événement, agréable ou désagréable, conduit à nous faire nous reconnecter à ce souvenir – et donc à revivre cet événement.

 

Les cas de Carole et de Jean-Louis rentrent dans cette seconde catégorie : pour eux, revenir dans les lieux réactivait des émotions négatives.  Tout est support pour ce phénomène : le dessin du parquet, les fleurs sur le papier peint, cette faïence bleue… tel ou tel objet, ou l’odeur laissée par la mère dans son ancienne chambre (ah, le pouvoir de réminiscence de l’odorat !)…

Tout les ramenait à cet état de détresse psychologique vécu dans l’enfance.

 

Conserver et déménager dans cet appartement, est-ce que c’est la meilleure chose à faire ? Pas sûr, mais les considérations économiques sont parfois les plus fortes… même si, énergétiquement, le prix à payer peut être élevé !

 

Pour enfin devenir adulte et échapper à l’emprise de ces mémoires, pour enfin habiter « chez MOI » et plus « chez mes parents », des transformations sont alors nécessaires.

 

Dans les deux cas, nous avons recomposé les volumes, abattu des cloisons.

 

Nous avons actualisé l’appartement aux normes de confort contemporaines (ajouté une salle de douche, un WC…), et aux goûts esthétiques actuels. La cuisine a été déplacée, restructurée, connectée au séjour via une verrière ou une porte vitrée…

 

Des faux-plafonds sont venus structurer l’espace, les revêtements de sol, les couleurs des murs, les éclairages, ont été changés…

 

Tous les deux ont dit la même chose à l’issue des travaux : « enfin je suis chez MOI ! ».

 

Le lieu est entré dans une autre époque, et a ainsi pu aider ces deux clients à entrer enfin dans LEUR vie !

 

 

Et vous, quels souvenirs, quelles émotions, sont engravés dans les murs de votre lieu de vie ?

    • Agréables, porteurs ? Alors ne changez rien !
    • Désagréables, douloureux, vous vous sentez entravé (e ) ? Et si vous effaciez cela ? Si vous changiez de lieu, sans déménager ?

Pour faire part de vos expériences, c’est ici sous l’article.

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