Y a-t-il un lien entre la maladie de Parkinson et la Qualité de l’air intérieur ?

La maladie de Parkinson est la maladie neurodégénérative qui progresse le plus

La maladie de Parkinson est une maladie neurologique.Elle provient d’une diminution de la production cérébrale de dopamine, un neurotransmetteur nécessaire pour bien contrôler les mouvements. Elle se déclare en moyenne à 58 ans. En France, près de 200 000 personnes en souffrent.
Parmi les maladies neuro-dégénératives, la maladie de Parkinson est celle dont le nombre de cas a le plus augmenté entre 1990 et 2015 : il a plus que doublé. Elle touche également des personnes de plus en plus jeunes.

Et si cette progression était liée à notre environnement ?

Un vrai problème pour les malades et pour leurs proches

On estime souvent qu’en France, on ne décède plus vraiment de la maladie de Parkinson. Pour autant, la qualité de vie des personnes malades est très dégradée…
Personnellement, ma mère en a souffert pendant plus de 20 ans. Petit à petit, l’horizon se rétrécit, les mouvements sont rendus plus lents, moins précis. Le risque de chute augmente, progressivement la personne appréhende de sortir de chez elle, puis de se lever de son fauteuil… Les gestes du quotidien, qui nous semblent si évidents lorsqu’on est valide, deviennent laborieux ou anxiogènes pour le malade ou pour son entourage : boire, manger, peut provoquer des fausses routes dramatiques. Aller aux toilettes ou se laver, devient une expédition. Les proches hésitent à s’absenter car ils ont peur de la chute… La personne perd aussi en dynamisme, en motivation, car c’est aussi l’action de la dopamine qui est réduite. La personne est facilement déprimée.
Bref cette maladie, même si « on n’en meurt pas », saccage l’existence de la personne et aussi de son entourage. Il n’y a pas de traitement : on peut seulement ralentir l’évolution de la maladie une fois qu’elle est apparue.

La conclusion, c’est donc de faire tout ce qu’on peut pour éviter l’apparition de cette maladie !

Quel rapport avec ma pratique professionnelle, me direz-vous ?
Et bien, il y a clairement un lien avec nos espaces de vie. Je m’explique.

La qualité de l’air intérieur, facteur clé

L’exposition aux produits chimiques, c’est prouvé, est un des facteurs favorisant l’arrivée de la maladie de Parkinson. Donc, en  prévention, il est essentiel de limiter notre exposition aux produits chimiques ! Logique, n’est-ce pas ?

Or, l’air intérieur de nos maisons, de nos lieux de travail, est lourdement pollué par les COV (composés organiques volatiles : Formaldéhyde, Toluène, Benzène … ) et par les COSV (composés organiques semi-volatiles).

Nous passons en moyenne 80% de notre temps dans des intérieurs : lieu de vie ou de travail, transports, commerces… Or dans ces lieux, la qualité de l’air est nettement moins bonne qu’à l’extérieur, même en milieu urbain ! et d’ailleurs, à la campagne, l’air extérieur n’est pas forcément meilleur (épandage de pesticides dans les zones d’agriculture conventionnelle …)

Quelles sont leurs sources ?

Ces substances, COV et COSV, sont contenues dans les matériaux ou produits et se rediffusent lentement dans l’air ambiant (c’est leur caractère volatile). Ils sont contenus dans les produits d’entretien, mais aussi dans les colles, les peintures, les solvants, les vernis … Ainsi, textiles, mobiliers, revêtements utilisés lors de travaux, sont sources de pollution de l’air intérieur !
Les COSV sont contenus par les matériaux plastiques (phtalates, bisphénol A), les ordinateurs, les ordinateurs et les textiles d’ameublement (retardateurs de flamme polybromés ou PBDE), les détergents (muscs de synthèse) ou les traitements insecticides (pyréthrinoïdes).

Comment faire alors pour limiter notre exposition aux produits chimiques ?

  • Choisissez votre lieu de vie : évitez dans la mesure du possible la présence d’usines chimiques, le voisinage de champs ou de vignes cultivés en conventionnel
  • Lorsque vous faites des travaux d’aménagement intérieur, choisissez vos matériaux :
    Peintures, vernis, colles (parquets, moquettes….) sans COV (l’indication A+ est un bon début mais on peut aller plus loin en utilisant des peintures naturelles, à l’argile…)
    Limitez les plastiques, par exemple les sols PVC (si vous avez besoin de sols souples, privilégiez le caoutchouc naturel ou le linoleum – mais pas dans les pièces humides) ;
    Privilégiez les matériaux naturels comme le bois massif (en vérifiant sa provenance de forêts gérées dans le respect de la biodiversité) en restant vigilant sur les colles ou les vernis que vous utilisez
    Consultez des professionnels aguerris à ces techniques : méfiez-vous du « Greenwashing » ; ainsi sur le choix de cloisons, certaines marques ont une image plus écologiques que d’autres mais nécessitent des traitement de surface (lissage, colles pour les bandes à joint…) qui sont tout sauf écologiques !
    Prévoyez vos travaux à l’avance : par exemple si vous rénovez une chambre pour un bébé, terminez les peintures plusieurs semaines à l’avance : ainsi les COV auront eu le temps de s’envoler.
  • Dans vos meubles, privilégiez aussi le bois massif (mais attention aux vernis et traitements de surface). La plupart des panneaux de particules ou des panneaux mdf (par exemple les panneaux stratifiés ou mélaminés, sont souvent faits avec ce type de panneaux, et la colle utilisée pour plaquer ou coller le décor stratifié est pleine de formaldéhyde) . A noter, on commence à voir apparaître des panneaux « sans COV ».
    Pour ma part, moi qui aime les arbres, j’ai du mal à accepter qu’on transforme des chênes centenaires en meubles sans intérêt qui termineront à la poubelle peu de temps après. Alors, rendons-leur hommage : privilégions la qualité de dessin, ainsi nous les conserverons longtemps ! Rappelons-nous  que les arbres sont des êtres vivants (mais c’est une autre histoire !)
  • Privilégiez les meubles d’occasion ! cela semble contre intuitif et peut nécessiter d’autres formes de nettoyages (des mémoires en particulier), mais avec un meuble qui a déjà quelques mois, les COV ont eu le temps de s’évaporer.
  • Adaptez vos habitudes : Limitez l’usage de pesticides ou de produits chimiques dans votre jardin ou dans votre maison : désherbants, fongicides, insecticides, engrais, mais aussi produits d’entretien, désodorisants ! Privilégiez, chaque fois que c’est possible, l’utilisation de produits naturels.
  • Aérez vos maisons ! même en hiver et même en ville, ouvrez la fenêtre au moins ½ heure par jour, le matin et avant de vous coucher dans votre chambre.
  • Faites la poussière : elle fixe aussi les COV
  • Limitez l’usage des encens, des bougies, et des huiles essentielles : souvent assimilées au bien-être, elles sont pourtant bourrées de COV. Mais ne vous culpabilisez pas non plus si vous avez organisé un dîner aux chandelles !
  • Et bien sûr, mangez bio !…. Fruits et légumes, évidemment, mais surtout viandes, produits laitiers et poissons, car ces produits se stockent plus facilement dans les matières grasses (comme les métaux lourds, d’ailleurs !)

 

Si vous avez besoin de conseils, ou si vous envisagez des travaux, c’est le moment d’intégrer ce critère de la Qualité de l’Air intérieur !

A votre santé !

 

Pour aller plus loin, rendez-vous sur le site gouvernemental 

et sur cette étude hyper complète sur le sujet .

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