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Le syndrome du jumeau perdu : éclairage par les BaZi

Depuis quelques semaines, dans mes consultations BaZi, une thématique revient presque à chaque fois : le syndrome du jumeau perdu.

Connaissez-vous le syndrome du jumeau perdu ?

J’avais découvert ce phénomène du jumeau perdu  il y a une vingtaine d’année. L’actualité de mes consultations BaZi et les répétitions m’ont poussée à creuser le sujet.

Le jumeau perdu, une réalité physiologique fréquente

Selon les sources*, 10% à 12% des adultes nés seuls auraient eu un jumeau au début de leur gestation. Dans le cas de grossesses gémellaires, il arrive fréquemment que l’un des deux embryons arrête de vivre. Cela se produit plus ou moins tôt pendant la gestation. Parfois, c’est tellement tôt que la maman ne sait pas qu’elle porte des jumeaux.

Depuis une quarantaine d’année, les échographies réalisées au cours de la grossesse permettent d’objectiver ce phénomène : un jumeau est visible sur la première échographie, puis disparaît.

Cependant, si la perte se produit avant cette première échographie, cela peut rester complètement imperceptible… Sauf pour le jumeau survivant, comme nous allons le voir.

Que devient-il alors, ce jumeau ?

Plusieurs cas de figure existent :

  • Il est évacué, et la maman peut alors avoir des saignements, évocateurs d’une fausse couche.
  • Il n’est pas évacué, reste dans l’utérus et est englobé dans le placenta. Lors de l’accouchement, il arrive que les sages femmes le repèrent mais ne le signalent pas si la maman ne pose pas de question, pour ne pas l’inquiéter.
  • Parfois, il est intégré dans le corps du jumeau survivant (par exemple, au cours d’une intervention chirurgicale ultérieure, il arrive qu’on retrouve des tissus dentaires, des cheveux…)
  • Enfin, il arrive qu’il se dissolve dans le liquide amniotique, modifiant alors son goût pour le jumeau survivant.

Il est donc tout à fait possible que la mère ne se rende compte absolument de rien, si la disparition se produit très tôt et sans pertes de sang.

La vrai question : que ressent le survivant ?

Voilà la question vertigineuse…

Le bébé possède une conscience très tôt

La prise de conscience du fait que le fœtus possède une conscience et une sensibilité est assez récente pour le grand public. Alors, imaginer que la perte in utero d’un jumeau de quelques jours ou quelques semaines peut laisser des traces traumatisantes, c’est assez décoiffant !

Ce que traverse le bébé in utero

Dans leur accompagnement de jumeaux survivants, les psychanalystes allemands A. et B. Austermann (voir leur livre cité plus bas) font revivre à certains patients leur vie in utero. Ils ont recueilli leurs ressentis. Voici ce qu’ils décrivent  :

  • De la culpabilité : fréquemment, le survivant imagine qu’il pourrait avoir causé le décès de leur jumeau, par ses mouvements (« j’ai pris trop de place ») ou en s’accaparant toute la nourriture.
  • Une sensation d’impuissance :  le jumeau amené à survivre réalise que quelque chose est en train de mal tourner chez le frère ou la sœur. Son cœur ralentit, ses mouvements se réduisent. Y a-t-il d’autres modes de communication entre eux à ce stade ? qui sait ? Le futur survivant cherche alors à intervenir, à soutenir le jumeau en souffrance, mais que peut-il faire alors qu’il n’est qu’un petit embryon de quelques semaines ?
  • De l’effroi : pendant un certain temps, le survivant côtoient un embryon décédé, dont la texture se modifie. Il peut craindre de décéder, lui aussi.

Pour ma part, d’après ce que je vois en consultation Bazi, il est aussi possible à ce stade in utero que le survivant cherche à mourir pour rejoindre son frère ou sa sœur. Il peut vouloir refuser de s’incarner, demander à revenir sur le plan d’avant l’incarnation. Un sentiment de trahison peut prendre sa racine à ce moment-là : sentiment d’avoir été abandonné par l’autre, ou sentiment d’avoir été trahi par les plans supérieurs (« vous m’avez dit que nous serions deux, vous m’avez menti ! »)

On peut sans peine ressentir les émotions qui en résultent pour ce survivant : douleur de la perte, tristesse insondable, colère…

Et celui qui décède, que ressent-il ?

Celui qui part, de son côté, que « pense »-t-il de la situation ? La question peut sembler étrange, cependant elle demeure pertinente du point de vue de la maman qui traverse aussi cette épreuve lorsqu’elle est informée du processus.

Mon amie Audrey Chapot accompagne des personnes concernées par ce type de traumatisme. Voici ce qu’elle me dit sur cette  question :

L’âme qui s’incarne dans l’embryon destiné à ne pas rester sait ce qui l’attend. Cela concerne les cas de fausses couches mais aussi d’avortements. L’âme s’incarne en sachant que l’embryon n’ira pas au bout de la gestation. L’âme incarnée pour peu de temps l’accepte et le vit très bien la plupart du temps. Dans ma pratique, je n’ai eu aucun exemple où le jumeau perdu était en difficulté, c’est celui qui reste qui le vit mal parfois.

Moi, je trouve ça fascinant… Et ça me fait me poser la question suivante :

A quoi cela sert-il, alors ? et à qui ? A l’âme de l’embryon qui n’ira pas au bout, ou au le fœtus amené à survivre ?

Je tenterai de répondre à cette question plus loin. Mais revenons au jumeau survivant.

Les conséquences psychologiques pour le jumeau survivant

Un tel vécu in utero laisse des traces chez le jumeau né seul. Les impacts peuvent être les suivants. Ils constituent autant de symptômes qui doivent interpeler et inviter à rechercher la trace d’un jumeau perdu :

  • Difficulté à trouver et prendre sa place : « la dernière fois que j’ai voulu prendre ma place, j’ai déclenché une catastrophe ! ». La personne peut s’imaginer que prendre sa place pourrait la conduire à prendre TROP de place !
  • Sentiment de solitude : « un seul être vous manque, et tout est dépeuplé », écrit Alphonse de Lamartine (1790-1869) dans son poème L’Isolement (que vous pouvez retrouver via ce lien).
  • Difficultés à être en couple : « Je recherche le seul être qui compte vraiment pour moi, ce jumeau qui m’a quitté trop tôt ». Aucun conjoint ne semble pouvoir combler ce manque initial…
  • Difficultés à « rester dans la vie » : « puisqu’il est mort, je vais le rejoindre ! ». Nostalgie, dépression, anorexie, maladies (dont maladies auto-immunes), conduites à risque, pulsions d’autodestruction, peuvent correspondre à une quête : rejoindre l’autre dans l’autre plan d’existence où il se trouve (quitte à passer par la mort).
  • Auto-sabotage : « puisque j’ai causé sa perte, je dois le payer toute ma vie ». Le jumeau survivant peut vouloir « payer » sa supposée responsabilité en ne se laissant pas le droit de réussir dans la vie / réussir sa vie.
  • Syndrome de l’imposteur : « puisque j’ai pris la place de l’autre, j’occupe une place qui n’est pas la mienne. Donc mes réussites et mes succès ne sont pas les miens ! »

Autres conséquences

D’autres aspects sont décrits par A et B Austermann :

  • Entre le cerveau intuitif / créatif et le cerveau rationnel doté d’une capacité de calcul, la personne fonctionne comme si le jumeau était parti en emportant l’une des moitiés. D’où des soucis de dyslexie, de dyscalculie par exemple.
  • Une faille dans l’aura peut subsister, là où les jumeaux étaient en contact. Selon mon expérience, cette porosité de l’aura et des corps subtils peut entraîner des pollutions spirituelles et des « intrusions ».
  • Un besoin d’être touché ou au contraire une répulsion du contact physique, trace laissée par le contact étroit des deux jumeaux in utero y compris après le décès de l’un des deux.
  • Un besoin de tout acheter en double (deux paires de chaussures, deux sacs à main, deux kilos de farine, etc)…

Évidemment il y a certainement d’autres causes à ces « symptômes » et il convient de rester prudent, de se faire accompagner par un professionnel compétent, sérieux, et suffisamment à l’écoute / impliqué pour ne pas céder à la facilité.

Comment résoudre ces problématiques ?

Premier conseil : ne pas occulter le problème

Les professionnels spécialisés dans cette problématique conseillent, si les parents sont conscients du décès d’un jumeau (in utéro ou dans les premiers mois), ne pas occulter la question et d’en parler au survivant.

Dans ma pratique des BaZi, j’observe à quel point les non-dits, les secrets de famille, en s’enkystant, en s’engrammant dans le corps, (en particulier dans les animaux Terre que sont le Boeuf, le Dragon, la Chèvre et le Chien), peuvent revenir tels des boomerangs à la figure des consultants, des années ou des générations plus tard. Se taire et occulter n’est JAMAIS une solution.

Trouver les mots et le moment pour le dire peut être ardu mais c’est mieux que « planquer la poussière sous le tapis » par le silence.

Deuxième conseil : trouver le bon thérapeute

Des techniques d’accompagnement permettent de travailler sur ce traumatisme : constellations familiales, hypnose, rebirth, par exemple. Certaines techniques se déroulent dans l’eau, recréant  le milieu amniotique.

Revivre le traumatisme, repasser par la perte, peut être douloureux. Il est pertinent de trouver un thérapeute expérimenté, en lequel vous avez confiance, qui pourra apporter la sécurisation nécessaire au processus.

Troisième conseil : attendre le bon moment

Cet article vous parle, vous pensez être (peut-être) concerné par ce phénomène ? Ne vous précipitez pas forcément chez un hypnothérapeute ou un kinésiologue ou autre thérapeute, ne forcez pas. Il faut parfois plusieurs séances, plusieurs approches, et parfois des années de travail sur soi, pour pouvoir accéder à cette couche profonde et douloureuse. C’est aussi ce que le thérapeute doit être en mesure de déterminer.

Quatrième conseil : et si on écoutait le jumeau décédé ?

Entrer en contact avec l’âme du jumeau disparu me semble utile. Ce jumeau pourra par exemple apporter des précisions et des réponses aux interrogations existentielles du survivant :

« Non, tu n’es pas responsable de mon départ. C’était prévu comme ça »
« Je reste près de toi, sur un autre plan. Je veille sur toi. Tu peux me contacter si tu apprends à lire les signes »
« Si tu ne restes pas vivant, et si tu ne réussis pas ta vie, je ne suis pas content. Reste pleinement dans la vie, pour nous deux. C’est ainsi que cela doit être. C’est ce qui est prévu. ».

Cela peut passer par l’accompagnement d’un thérapeute compétent, ou par un exercice d’écriture automatique, prenant la forme d’une « lettre à mon jumeau disparu »

Cinqième conseil : faut-il revivre la douleur ? Pas convaincue…

A et B Austermann estiment qu’il est nécessaire de revivre le traumatisme pour en guérir, ce qui passerait nécessairement par la souffrance. D’où la nécessité d’un bon accompagnement.

Pour ma part, j’espère que d’autres voies sont possibles. Je n’adhère pas à cette idée de revivre cette souffrance. Je conseille toujours aux personnes que je reçois en consultation et pour lesquelles la question semble pertinente, de contacter Audrey Chapot, qui travaille avec d’autres approches sur les traumatismes et les mémoires.

En BaZi, comment détecter le syndrome du jumeau perdu ?

En BaZi, la trame énergétique se forme au moment de la naissance, ce qui semblerait exclure toute la phase avant la conception et la vie intra-utérine. Or on sait que ces phases sont signifiantes et structurantes pour la suite. Le syndrome du jumeau perdu est là pour nous le rappeler !

Alors, comment repérer dans un thème BaZi la potentialité d’un jumeau perdu ?

Le type de problématique du consultant en BaZi

C’est d’abord le type de questionnement du consultant qui va nous mettre « la puce à l’oreille ». Ressemble-t-il aux questionnements listés ci-dessus ?

Les particularités du thème BaZi indice d’un syndrome du jumeau perdu

Dans le thème lui-même, nous allons trouver des critères de confirmation.

Le lien avec l’invisible

On trouve d’abord des critères qui nous ramènent au Lien avec l’invisible, décrits et approfondis dans l’article de la série Dieux et Démons via ce lien  :

  • Un Maître du Jour stade 10 : associé à l’idée de dispersion, cela peut correspondre au souhait de « revenir en arrière » sans aller au bout de la gestation : une forme de refus d’incarnation, en quelque sorte.
  • La présence du Noble Céleste (surtout s’il est dans le pilier de l’heure, mais dans le pilier du Mois cela peut aussi être signifiant) : cela confirme l’idée que le jumeau disparu reste en position de sentinelle, de guide, avec une connexion à réveiller et consolider.
  • La présence du Dieu de la Mort dans le thème (surtout dans le pilier de l’Heure ou du Mois) se réfère à ce contact précoce, in utero, avec le décès du jumeau.

La présence de « Parallèles » à certains endroits du thème

D’autres critères viennent s’ajouter  (pour bien comprendre, il peut être utile de vous référer à la vidéo de présentation des BaZi visible sur ma chaîne YouTube.)

  • La présence de « Parallèles » (+// si le jumeau était du même sexe, -// s’il était de l’autre sexe) dans le palais du couple, dans le pilier de l’heure ou le pilier du mois (en tronc ou en branche).
  • dans le palais du couple, il indique la quête de l’âme jumelle comme partenaire idéal.
  • dans le pilier de l’heure ou du mois, le // indique la présence d’un alter ego.

Cette présence ne suffit pas en elle-même, bien-sûr.

L’étoile abandonnée et l’étoile solitaire

L’étoile abandonnée ou l’étoile solitaire (voir l’article en lien) : indicateur de la trace laissée par la sensation de trahison, de perte irréparable d’un être chéri, et de la difficulté à faire le deuil.

Le pilier de la conception

Le « pilier de la conception » correspond au mois dans lequel la personne a été conçue. Lorsque ce pilier de la conception présente un « clash », cette relation de tension dynamique, avec une partie du thème natif, cela peut indiquer que quelque chose a interféré dans le processus d’incarnation.

Un seul facteur peut n’être pas suffisant, c’est la juxtaposition de plusieurs critères qui est significative, en lien avec la problématique et le mal-être de la personne.

Et si le jumeau perdu n’était pas vraiment perdu ?

Je posais plus haut cette question :

Cette âme qui s’incarne en sachant qu’elle va partir, ne pas s’incarner jusqu’au bout, à quoi cela sert-il ?

Ma conviction désormais est que le jumeau perdu n’est pas perdu.

Le jumeau perdu crée le lien avec d’autres plans de réalité

Le jumeau perdu, double invisible – 123rf

Il est comme un double invisible, comme un contact sur les autres plans de réalité. Un ambassadeur, un émissaire, en quelque sorte. Le fil invisible qui relie les deux jumeaux, l’un vivant, l’autre non (ou alors ailleurs), subsiste. Le jumeau perdu protège, guide, donne des informations…

Il est un peu comme un reflet…

 

Mais finalement, qu’est-ce que la mort ?

Évidemment, je n’ai pas de réponse définitive à cette question. Pour nous occidentaux, c’est l’idée du néant : après la mort, il n’y a rien.

Tu es poussière et tu retourneras en poussière (Moïse)

Dans la pensée chinoise, les morts ne sont pas néant. Ils sont sur un autre plan, d’où ils peuvent intervenir, interférer. Raison pour laquelle le culte des ancêtres est si développé chez eux.

Nombreuses sont les religions qui croient en la réincarnation. L’âme perdurerait après la mort, au delà de la mort, elle rejoindrait un autre plan que l’on pourrait assimiler au Ciel Antérieur, en attendant de revenir dans un autre corps.

Ainsi, un jumeau perdu nous relie à ces autres plans. A nous de savoir entendre les informations qu’il nous transmets. A nous d’apprendre à capter et à comprendre. Finalement, le syndrome du jumeau perdu, c’est peut-être à nous de le voir comme un potentiel d’une richesse et d’une puissance infinies…

Un cœur dans le ciel – Photo Isabelle Sengel

 

*Deux livres, pour aller plus loin :
Le syndrome du jumeau perdu, Alfred et Bettina Austermann, Editions Souffle d’or, 2007
Un seul être vous manque… : Auriez-vous eu un jumeau ? Dr. Claude Imbert , 2004

Crédit photo : 123rf – Isabelle Sengel

 

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