« Ma maison ne se vend pas, est-ce que vous pouvez m’aider ? »
Voilà une question qu’on me pose assez souvent. Le marché de l’immobilier se tasse, les prix se tassent aussi, et les transactions ralentissent. Voilà une sacrée source de stress, lorsqu’on cumule deux remboursements (la maison à vendre et la nouvelle maison), ou s’il y a un prêt relais.
C’est aussi une cause de plombage et d’inertie, lorsqu’on attend de vendre la maison pour déménager.
Dans ce cas, habiter une maison qu’on désinvestit affectivement peut s’avérer très inconfortable.
Voici quelques clés pour comprendre ce qui se joue, et envisager quelques pistes. Comme à mon habitude, j’aborderai aussi bien des aspects pratico-pratiques et concrets, et des aspects énergétiques plus subtils.
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A partir de quand faut-t-il s’inquiéter ?
La durée moyenne pour vendre un bien immobilier a augmenté en 2024. Dans les onze plus grandes villes en France, elle est passée de 59 jours en mars 2023,
- à 77 jours en mars 2024,
- et 98 jours en septembre 2024,
selon la FNAIM, avec des disparités selon les villes.
Donc la logique serait déjà de se comparer à ces moyennes… Même si certains vendeurs sont plus impatients que d’autres, question de caractère (s’ils ont beaucoup de Bois dans leur trame énergétique par exemple) ou d’enjeux financiers qui rendent la situation préoccupante.
Quand une maison ne se vend pas, nous allons d’abord passer en revue les causes concrètes, et les actions possibles.
Les causes matérielles pour une maison qui ne se vend pas
La première question à se poser est : est-ce que mon prix est bien positionné ?
Ajuster le prix à la situation
J’ai toujours entendu les agents immobiliers dire ceci :
Tout se vend, mais pas à n’importe quel prix.
Un bien avec des vis-à-vis, des travaux, des nuisances, dans un quartier pas très prisé, trouvera preneur … mais pas au prix d’un bien qui n’aurait pas ces inconvénients.
Tenez compte de la concurrence : Si dans le même secteur il y a 10 maisons à vendre, cela questionnera les acheteurs potentiels et les rendra méfiants quant à des informations qu’ils n’auraient pas (concernant l’évolution du secteur par exemple).
S’il y a des litiges, de gros travaux à prévoir (un ravalement de façade voté pour l’immeuble, un mur de clôture ou un mur de soutènement qui menace ruine… ), vous devrez soit baisser drastiquement le prix, soit réaliser d’abord ces travaux pour éclairer l’avenir de votre projet.
Faire son deuil des plus-values mirifiques et de la Période Terre
Nous sommes sortis de la Période 8 (2004 à 2024), de nature Terre (voir à ce propos ma vidéo sur YouTube qui parle de cette transition). Cette période a porté le marché de l’immobilier vers des sommets déraisonnables, ce qui n’est d’ailleurs pas sans conséquences politiques et sociales, avec l’explosion des inégalités.
En particulier sur le début de la période, entre 2004 et 2010, les prix ont augmenté de 70% (107% en Ile de France), puis entre 2015 et 2020 (+15 à 20% en moyenne nationale, avec des pointes à plus de 30% pour Paris, Lyon et Bordeaux).
Depuis début 2024, la Terre n’est plus l’énergie dominante. Au grand désarroi des vendeurs qui, habitués à ce que les prix montent, peuvent rechigner à ne pas empocher la plus-value qu’ils espéraient.
Il peut y avoir un petit travail de deuil à faire… Et un peu de raison à apporter dans tout cela.
Porter un autre regard sur nos lieux
Il y a aussi un changement à opérer sur la façon dont nous considérons nos lieux de vie. Les lieux de vie, comme l’immobilier en général, sont souvent considérés comme un investissement financier. Nous les pensons au travers de ce prisme de lecture :
« m² x € »,
et non en tant que partenaire, allié, compagnon de route, avec qui faire un bout de chemin de vie. J’y reviens plus bas dans cet article.
« Vous n’aurez jamais une deuxième chance de faire une bonne première impression. »
Cette citation de David Swanson trouve pleinement sa place quand il s’agit de vendre sa maison.
90 secondes, c’est le temps que mettent les acheteurs potentiels à se faire une idée du lieu. Ce qui signifie que c’est l’émotionnel, l’intuitif, « l’animal », qui est aux commandes à ce moment-là.
Et c’est normal, nous faisons tous pareil, consciemment ou pas, quand nous visitons un lieu inconnu. C’est encore plus normal quand il s’agit d’une décision aussi impactante que le choix de son futur nid.
Des photographies de qualité
Cette première impression commence dès les photographies des annonces. Sont-elles de qualité suffisante ?
Dans la négative, il n’y aura pas de contacts, l’annonce sera tout simplement ignorée.
Avoir recours à un photographe professionnel n’est jamais un investissement inutile. Son intérêt est aussi de votre montrer comment mettre en valeur votre lieu de vie.
Regarder son lieu avec des yeux (et aussi le nez et les oreilles…) neufs
La première bonne impression, c’est aussi au moment des visites, et cela commence dès l’extérieur et les abords. Sur certains aspects (le quartier…), vous n’avez guère de leviers. Mais efforcez-vous déjà d’améliorer ce qui dépend de vous :
- L’entretien du jardin,
- la fraîcheur du paillasson,
- l’entretien de la maison,
- son niveau d’encombrement…
Tout cela compte.
Prenez le temps de regarder votre lieu avec un œil extérieur. Écoutez l’avis de l’agence, du photographe, d’amis bienveillants (mais « cash » un peu quand même…), des visiteurs…
Un œil, mais pas seulement : le nez, les oreilles, comptent aussi… Y a-t-il des odeurs désagréables ? Est-ce bruyant ? Est-ce qu’on entend les voisins, la circulation ?
Si le lieu est vide
Si la maison est vide, inhabitée, c’est encore plus important : les traces des tableaux absents sur le mur, les emplacements des meubles encore visibles, la poussière, les insectes morts, les toiles d’araignées, l’odeur de renfermé ou de remontées d’égouts, tout cela ne fait vraiment pas bonne (première) impression.
L’écho sonore particulier dans un lieu vide, non habité, n’aide pas non plus à se projeter.
Dans le fond, l’idée est d’aider un acheteur potentiel à se projeter dans le lieu, à s’imaginer vivre dedans. Prendre la mesure de l’espace d’un lieu passe par la présence de meubles, de déco. Cela peut passer par des images 3D, mais c’est mieux de louer des meubles et des objets de décoration : les professionnels du home staging ont parfois ce type de prestations.
C’est un peu le principe des appartements témoins décorés, avec lesquels les promoteurs renouent depuis quelques mois … A ce propos soyez vigilants si vous êtes acheteur : j’ai parfois vu des chambres avec des lits de taille particulièrement étonnante (j’aurais bien aimé avoir un mètre sur moi ce jour là, mais à vu de nez le lit devait faire 130 cm x 180 cm…ce qui agrandissait l’espace, mécaniquement. Mais vous essaierez de trouver un tel lit, et surtout de dormir dedans !)
Utiliser les principes du Home Staging
Que le lieu soit vide ou encore habité, les principes du Home Staging donnent des pistes d’amélioration :
- Désencombrer (et ranger… c’est la partie la plus pénible au quotidien quand on vit dedans avec de jeunes enfants. Mettre en cartons à la cave une partie des jouets peut aider !)
- Dépersonnaliser (retirer les photos de famille, les collections personnelles…adoucir une déco trop marquée, trop typée… cachez les serviettes et les brosses à dent…)
- Réparer (les robinets qui fuient, la porte qui coince, les fissures dans le carrelage…)
- Nettoyer (les fenêtres, les sanitaires, les sols, les coins des pièces…)
- Soigner la décoration (cela peut passer par un coup de peinture, la pose des luminaires que vous n’avez jamais pris le temps de mettre en place, etc. Utilisez des couleurs claires et neutres, pour apporter lumière et sensation d’espace.)
- Structurer et habiter l’espace, par des plantes vertes, des tapis, …
- Mettre en valeur les espaces, par des fleurs, des coupes de fruits, des éclairages…
- Accentuer les points forts du lieu : la vue, une cheminée, le balcon…en les mettant en valeur par de la couleur, de la lumière…
Attention il ne s’agit pas de tricher, ni de masquer des défauts majeurs.
Comme pour ce couple, séduit par les délicieuses odeurs de confiture ou de tarte aux pommes, qui émanaient de la cuisine à chacune de leur visite… et a découvert ensuite que ces délicieux parfums couvraient les odeurs d’humidité et de remontées d’égouts. Franchement, pas chouette d’entamer la relation avec son lieu de vie sur ce genre de base !
Réparer, mais jusqu’où ?
Est-ce le moment de changer la chaudière, de refaire les sols, la cuisine et la salle de bains ? Ce sont de gros investissements, est-ce que vous arriverez à les rentabiliser ? Pas évident. Discutez-en avec les professionnels qui vous accompagnent.
Habiter son espace, le vitaliser…Augmenter le Sheng Qi…
Dit autrement, avec un regard de praticienne en Feng Shui, il s’agit d’habiter son espace, de le rendre vivant, d’y mettre du Sheng Qi (c’est-à-dire le Qi vitalisant)… Tout en laissant de la place pour que de futurs habitants s’y projettent et s’y sentent accueillis.
…Et diminuer le Sha Qi
Nettoyer, réparer, désencombrer, … c’est une parfaite définition de la chasse au Sha Qi en Feng Shui !
Le Sha Qi est d’abord matériel, mais n’oublions pas le Sha Qi subtil : mémoires des murs, entités…
J’ai eu plusieurs fois d’échanger avec un agent immobilier qui me confiait faire intervenir, avec de bons résultats, un expert en nettoyage énergétique, pour les biens qui tardaient à se vendre. Cela, bien-sûr, une fois qu’il avait exclu les autres facteurs (prix etc.).
Dans la perception d’un espace, ces facteurs subtils peuvent être redoutables… Mais rarement explicités par les visiteurs. Ils vont plutôt dire que le lieu leur a paru sombre, qu’ils ne s’y sont pas sentis bien… Ils ne se sont pas projetés dans un lieu qui est déjà habité par ailleurs (et parfois depuis longtemps !)
Pourquoi attendre la fin de la relation pour habiter son lieu ?
Cela dit, je trouve vraiment dommage que l’on ne se pose ce genre de questions qu’au moment de quitter leur lieu de vie.
Finalement, habiter son lieu et mettre du Sheng Qi, c’est vraiment la base de mes conseils en Feng Shui ! Pourquoi ne pas s’y mettre dès l’arrivée dans votre lieu ?
Accepter de faire de la place à l’intrus
L’acheteur doit pouvoir se projeter dans le lieu en tant qu’habitant.
La conséquence, pour le vendeur et sa famille, est qu’il faut laisser aussi un peu de place à ces futurs habitants, pour qu’ils s’y projettent. Cela peut être un peu inconfortable : après tout ce sont des étrangers, des intrus…qui se permettent de critiquer, en plus ! Car entendre les commentaires peut être difficile à vivre. Cela explique l’agacement devant la répétition des visites, avec leurs contraintes sur le rangement, le ménage, les fleurs à mettre en place, les serviettes de toilette à plaquer, la vaisselle à ranger… Ces étrangers se « permettent » de nous contraindre dans nos habitudes, d’interférer avec la façon dont nous habitons chez nous, notre cocon douillet… Insupportable ! D’où l’impatience que je mentionnais plus haut.
Certes… mais il faut savoir ce qu’on veut, dans la vie !
Laissez de la place et prenez conscience à cette part animale, intuitive, viscérale, qui relie chacun de nous à nos espaces de vie.
Car les liens qui nous relient à nos lieux de vie sont puissants, subtiles. C’est ce que nous allons aborder maintenant.
Vendre sa maison, c’est dénouer un lien
Notre relation aux lieux
Pour comprendre pourquoi un lieu de vie ne se vend pas, commençons par comprendre ce qui se joue dans notre relation au lieu.
Choisir un lieu de vie, c’est créer une relation. Dans cette relation, le lieu est co-acteur.
Le lieu nous choisit autant que nous le choisissons.
Nous arrivons dans un lieu pour une tranche de vie, d’une durée plus ou moins longue. Le lieu est mis sur notre chemin (mais par qui ? par quoi ? Mystère !) pour que nous y apprenions quelque chose, pour que nous y soyons transformé.
Le lieu est un creuset, une chrysalide, avec une certaine texture énergétique. Cela peut prendre la forme d’évènements heureux, ou d’épreuves. Comprendre le sens de l’épreuve quand il y en a, c’est est essentiel pour la traverser, comprendre son enseignement, et intégrer sa force transformatrice.
Dit autrement, le lieu est comme le maître invisible de la tradition asiatique.
Le Feng Shui traditionnel permet, quand il est pratiqué avec ce prisme, de comprendre l’apprentissage proposé par le lieu.
Ceci est largement développé dans mon livre « Nos lieux sont vivants – clés pratiques pour vivre en harmonie avec son chez-soi », à paraître le 5 mars 2025, chez le Lotus et l’Éléphant.
Quand un lieu ne se vend pas, vu avec ce prisme de lecture, cela peut avoir plusieurs causes :
- Vous restez attaché au lieu
- Le lieu ne veut pas que vous partiez
- Vous n’avez pas terminé la leçon que vous aviez à assimiler dans ce lieu
Cause 1 : Vous restez attaché au lieu
Je me souviens de la vente de la maison de nos parents, après leur décès. Nous y avions vécu plus de 40 ans, depuis la plus tendre enfance (avant la fabrique des souvenirs) jusqu’à leur décès.
Lorsque nous l’avons vendue, nous avons eu un dégât des eaux conséquent. On aurait dit que la maison pleurait.En réalité, c’est moi qui pleurait. Cette page qui se tournait, mon enfance envolée, les bons souvenirs, mes rêves d’adolescente, mes projets d’avenir, mes discussions avec ma sœur et avec mes copines… Mes peines aussi.
Je pleurais cette chambre qui m’avait vue grandir et me transformer.J’ai fait une nettoyage énergétique, une fois la maison vidée. Je me suis assise sur les marches. Cette maison que je quittais, je lui ai dit merci. Je lui ai demandé d’accueillir ceux qui venaient l’habiter. J’ai encore pleuré. Et encore. Puis j’ai fermé la porte sur cette longue tranche de vie.
Quitter un lieu, c’est quitter des souvenirs qui s’y sont ancrés. C’est tourner une page. La nostalgie, la tristesse, le deuil de cette tranche de vie, tout cela va dépendre de ce que nous y avons vécu : de l’intensité des émotions, des personnes qui nous ont accompagné (est-ce qu’elles viennent avec nous ? Sont-elles parties, soit pour prendre leur envol, comme les enfants devenus adultes, soit vers d’autres cieux, comme les défunts ?), et de caractéristiques personnelles que la trame énergétique BaZi peut mettre en lumière.
Tout cela ne doit pas être « planqué sous le tapis », mais mis en lumière, conscientisé, considéré, traité. Ce qui reste tapi dans l’ombre n’en demeure pas moins agissant.
Cause 2 : Le lieu ne veut pas que vous partiez
Ben oui, c’est la conséquence logique, si on considère le lieu comment conscient et agissant !
Lorsque cela se passe bien avec un lieu, que vous le chouchoutez, il peut avoir du mal à vous laisser partir :
« Pourquoi tu t’en vas ? Je m’entendais si bien avec toi, tu prenais soin de moi… Enfin un habitant qui me considérait comme autre chose que de la matière inerte… Qu’est-ce que je t’ai fait ? »
Se connecter au lieu par la pensée, lui écrire une lettre de gratitude, lui expliquer pourquoi vous partez, et lui proposer d’attirer à lui des personnes avec qui il s’entendra aussi bien, peut aider à clarifier les choses.
Il s’agit de verbaliser les non-dits, d’expliciter l’implicite, le sous-jacent, comme dirait Audrey Chapot.
Cause 3 : Vous n’avez pas terminé la leçon que vous aviez à assimiler dans ce lieu
Je le disais plus haut, le lieu est comme « le maître invisible » de la tradition. Ce maître peut retenir l’élève tant que la leçon n’est pas assimilée. Dit autrement, tant que vous n’avez pas accompli les transformations nécessaires.
Forcer le passage peut s’avérer risqué, difficile, et porteur du risque de se retrouver dans une situation identique à celle que vous cherchez à quitter.
Mais quelles sont-elles, ces transformations nécessaires ? Eh bien ça, c’est toute la question…
Le double décodage par le Feng Shui traditionnel et par les BaZi, peut prendre tout sa place pour y répondre.
Une expertise feng Shui pour accélérer la vente ?
On pourrait se dire:
« Si je mets la fontaine au bon endroit, le bon cristal ou la bonne statuette, ça va aider…. »
Mais ce n’est pas comme ça que ça marche.
Certes, le Feng Shui traditionnel peut aider. En décodant ce qu’il y a à décoder. En explicitant le message implicite du lieu. En activant les énergies qui créent du mouvement, du changement, de la prospérité.
Mais en Feng Shui il n’existe aucun remède magique, facile et sans changement profond.
Soyez-en convaincu, et d’ailleurs, ce serait tellement dommage de passer à côté de ce que le lieu cherche à vous dire…
Ne ratez pas la dernière occasion qu’il vous offre !
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2 réponses
Felicitations bien Chere Isabelle 🤗✨
Hate de lire ton livre
Je t embrasse fort et te souhaite une excellente année !
Odile
Merci Odile 🙂 A bientôt !