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Vie et mort des relations Maîtres à Disciples, de la Chine ancienne à l’Occident contemporain

A l’heure où mon Livre « Nos lieux sont vivants – clés pratiques pour vivre en harmonie avec son chez-soi » arrive au grand jour, me vient l’envie d’évoquer le sujet des relations entre Maîtres et Disciples. Et peut-être, de clarifier quelques situations que certains d’entre vous ont pu traverser.

Qu’est-ce qu’un Maître ?

Ma vision personnelle du Maître

Pour moi, un Maître est quelqu’un qui maîtrise ce qu’il fait. C’est un expert avec quelque chose de plus, une éthique, qui allie Connaissance et Responsabilité quant au pouvoir que procure cette Connaissance.

En conséquence, il est pleinement conscient de son pouvoir, du pouvoir que lui confère son savoir. Et comme il en est conscient, il le tourne au service de plus grand que soi : du bien commun. Ce bien commun peut être l’Humanité, la biodiversité, la qualité des échanges entre Ciel et Terre… Il n’en profite donc pas pour son usage personnel ; ça, disons, c’est la théorie.

Ce qu’en disent les dictionnaires

La définition du terme « Maître » donnée par le Larousse est intéressante :

Vient du latin magister.

1. Personne qui enseigne, éduque à l’école, et, en particulier, instituteur – synonyme : éducateur, enseignant, instituteur, pédagogue, professeur, universitaire…

2. Personne qui commande à des domestiques, des serviteurs, etc.

3. Personne qui dirige sa maison, reçoit les invités,…

4. Personne qui possédait des esclaves

Le Robert, lui, dit les choses un peu différemment :

1. Personne qui exerce une domination.

  • Personne qui a pouvoir et autorité (sur qqn) pour se faire servir, obéir. Le maître et l’esclave.
  • Possesseur d’un animal domestique.
  • Personne qui dirige.
  • Être son maître : être libre et indépendant.
  • Personne qui possède une chose, en dispose.

2. Personne compétente pour diriger.

  • Personne qui enseigne
  • Artisan qui dirige le travail et enseigne aux apprentis, dans le système corporatif.
  • Personne dont on est le disciple, que l’on prend pour modèle. Un maître à penser. Maître spirituel. (synonyme :  gourou)

 

Le Maître, dans l’imaginaire collectif

Dans l’imaginaire collectif, un Maître est Juste, éthiquement irréprochable, il œuvre au Bien Commun. Il est humble. Tellement humble qu’il passe parfois inaperçu. Le Maître Invisible est un motif fréquent dans les contes traditionnels des arts martiaux.

Dans mon livre « Nos Lieux sont vivants – clés pratiques pour vivre en harmonie avec son chez-soi », qui paraît le 5 mars 2025 chez le Lotus et l’Éléphant,  j’en livre ma version personnelle (page 28). Je le précise : il s’agit d’une légende, adaptée par mon imagination, et non d’un fait historiquement avéré.

Le Maître invisible

« Un jeune homme fougueux cherche à se mesurer à un maître de Tai Chi Chuan réputé, afin de le convaincre de lui enseigner son art. Il se rend dans le monastère où ce maître réside. Entrant à cheval, il hèle un vieillard qui balaie la cour du monastère.

« Holà, manant ! introduis-moi auprès de ton maître ! » (ni « bonjour », ni « s’il te plaît » !)

« Oui, monseigneur », répond le vieil homme en s’inclinant avec respect.

Il installe le jeune homme dans une petite pièce puis disparaît. Les jours passent, le vieillard balaie chaque jour la cour. Le jeune homme s’impatiente, car personne ne vient à sa rencontre : seul le vieillard lui apporte sa nourriture, jour après jour. Un matin, le bouillonnant jeune homme jette son repas et son impatience à la face de son seul interlocuteur : « ça suffit, c’est intolérable ! Voilà quinze jours que je suis là, et le Maître n’a toujours pas daigné venir à ma rencontre ! Ne sait-il donc pas qui je suis ? A-t-il donc peur de se mesurer à moi ? » Le vieillard se redresse soudain et le regarde droit dans les yeux.

« Voilà quinze jours en effet que je t’observe. Tu es fougueux, brave et courageux, c’est un fait. Mais tu es aussi arrogant, prisonnier de ton ego. Tu ne penses qu’à accroître ton pouvoir personnel. Te former n’apporterait que des dangers à l’humanité et ne servirait aucunement l’Harmonie du Ciel-Terre. Cela n’aiderait pas le monde à avancer sur la voie de la Sagesse et de la Vertu. J’ai eu beau chercher, je n’ai discerné aucun moyen de te faire évoluer, aucun levier. Pour cette raison, je n’accepterai jamais de te former. Va-t’en, tu n’es plus le bienvenu. Et ne t’en reviens jamais. »

Et c’est ainsi que le jeune homme s’en va tout penaud, « en jurant, mais un peu tard, qu’on ne l’y reprendrait plus », comme dirait Jean de la Fontaine !

 

Un être plein de sagesse

Dans l’imaginaire collectif, le maître est aussi… maître de soi, de ses passions humaines. Il travaille sur ses « animaux » (au sens donné par Annick de Souzenelle) et finit par les dompter.

Maître et disciple, dans la Chine Traditionnelle

L’enseignement des techniques chinoises (Feng Shui, BaZi mais aussi Médecine traditionnelle, Tai Chi Chuan, Kung Fu, Qi Gong…) passe traditionnellement par une transmission de Maître à disciple
Le disciple intègre ainsi une lignée, avec un fondateur et des relations quasi familiales.

Une relation dissymétrique par nature

Avez-vous remarqué ? On met une majuscule à « Maître », mais pas à « disciple ». C’est donc une relation dissymétrique par essence. Le Maître est investi d’une aura, d’un pouvoir, qui peut se révéler discrétionnaire dans la réalité des faits.

Un proche, enseignant en Tai Chi Chuan et passé par la formation d’un maître chinois traditionnel, utilise ce parallèle (et m’a autorisée à le reprendre) :

« Une relation entre un Maître et son disciple, c’est comme la relation entre un maitre et son chien : le maître veut que son chien soit assez intelligent pour comprendre ses ordres et obéir, pour qu’il aille lui chercher son journal … mais pas trop quand même, pour qu’il ne prenne pas trop de liberté ».

Le Maître choisit et hiérarchise ses disciples

Cette relation Maître à disciple se distingue d’une relation de maître à élève.

Le Maître choisit qui, parmi ses élèves, mérite d’être nommé disciple officiel. Être choisi comme disciple, c’est donc déjà un honneur, la reconnaissance de capacités en germe qui méritent d’être chouchoutées, bichonnées, accompagnées vers leur inévitable éclosion.

A moins … qu’il ne s’agisse, pour le Maître, d’une tactique pour garder à l’œil un « poulain » (pas forcément conscient encore de son potentiel) que d’autres pourraient récupérer ? Nous y reviendrons plus loin.

Cette relation est souvent formalisée par une cérémonie d’adoption officielle, où le disciple montre son respect par des offrandes. Ces rituels soulignent l’importance sacrée de la transmission du savoir. Ils scellent aussi l’entrée dans un égrégore, comme nous y reviendrons.

Les disciples sont hiérarchisés, et tous ne sont pas égaux. C’est ainsi que les disciples les plus avancées se voient transmettre les techniques les plus secrètes, les plus efficaces…ou soit-disant.

Sur quoi reposent ces relations, dans la tradition ?

Traditionnellement, ces relations reposent sur un engagement mutuel :

Le devoir du Maître (shifu) : transmission de savoir(s)

Dans l’imaginaire collectif, le Maître est à la fois un guide spirituel et un enseignant technique. Son rôle est donc de transmettre non seulement des compétences pratiques, mais aussi une philosophie de vie basée sur des valeurs comme la discipline, l’humilité et la persévérance.

Gardien d’une tradition et du savoir d’une lignée, il est garant de la fidélité aux principes fondateurs. Cependant, il fait évoluer le savoir et la transmission, dans un but de plus grande efficacité, d’innovation, d’adaptation à de nouveaux enjeux.

Le devoir du disciple (tudi) : respect – loyauté- discipline

Le disciple s’engage à suivre les enseignements du Maître avec fidélité et dévouement. Il doit loyauté et soutien à son Maître, qu’il s’engage à défendre contre toutes les attaques. Le disciple s’engage à rester fidèle aux principes de la lignée.
Il sert aussi parfois le Maître dans les tâches domestiques (et là, on rejoint l’esclavage mentionné dans les dictionnaires). Traditionnellement, la légende raconte qu’avant d’être nommé disciple, il faut montrer sa loyauté plusieurs mois ou années en servant son Maître (parfois sans recevoir d’enseignement pendant cette période, donc sans contrepartie).

Cette loyauté et ce respect sont symbolisés par le salut utilisé dans les Arts martiaux : la paume ouverte représente le Yin, qui enveloppe le poing fermé, semblable au Yang :

« Je bride ma force et la mets à ton service », Tel est le message.

Un fonctionnement clanique

L’ensemble des disciples forme une communauté, resserrée autour du Maître et dévouée au clan ainsi qu’à la lignée. Un disciple, traditionnellement, vit proche du Maître et n’a pas de domicile propre. Les repas sont aussi pris en commun, et théoriquement, la loyauté au clan et la solidarité règnent.

Comment se déroule la transmission ?

Traditionnellement, point de cours magistraux. L’enseignement se déroule par l’observation de la pratique du Maître, et par la répétition des gestes. Les explications orales sont délivrées avec parcimonie, dans les arts martiaux en particulier. L’objectif officiel est de ne pas solliciter le mental, qui peut être vu comme un ennemi. La conséquence est aussi de ralentir l’apprentissage et la transmission, et ainsi d’encourager la fidélité dans la durée et l’observation.

La transmission se fait donc par paliers, les « secrets » les plus avancés étant réservés aux disciples les plus méritants, les plus assidus.

D’où des dérives…

Voilà qui ouvre la porte à certains travers, à des dérives.

Dans les faits, certains Maîtres ont pu « diviser pour mieux régner », mettre en concurrence les disciples pour éprouver leur loyauté. Bien loin, donc, du Bien Commun : « je te le dis à toi parce que tu es le plus avancé… surtout n’en dis rien à X… » (avec le propos symétrique audit X).

La transmission est parfois empreinte de méfiance, avec l’idée que l’un pourrait finir par trahir l’autre…. D’où la question que je me pose depuis cet automne :

Comment ça se termine ?

Comment se termine la relation Maître-disciple ?

Plusieurs configurations sont possibles.

Transmission complète et « libération » du disciple

L’achèvement de la formation : Lorsque le Maître estime que le disciple a acquis toutes les compétences nécessaires et qu’il est prêt à enseigner ou à pratiquer de manière autonome, il peut « libérer » le disciple. Cela peut être accompagné d’un geste symbolique, comme la remise d’un certificat, d’une arme, d’un instrument…

Reconnaissance comme héritier : le Maître peut désigner un disciple comme successeur officiel. Cette relation persiste souvent sous la forme d’un respect continu, le disciple honorant son Maître dans sa pratique et ses enseignements.

Cela semble la configuration la plus honorifique.

Éloignement progressif

D’autres cas sont possibles, de ruptures plus ou moins conflictuelles ! Parfois cela se fait dans la durée, sous la forme d’une transformation silencieuse de la relation, pour reprendre le titre de l’ouvrage de François Jullien. 

Indépendance naturelle : Une fois formé, le disciple peut choisir de tracer son propre chemin, que ce soit en enseignant, en fondant sa propre école ou en approfondissant ses connaissances par lui-même. Bien que l’éloignement soit physique, le lien de respect persiste souvent.

Divergence des perspectives : Parfois, les disciples explorent d’autres écoles ou approches. Cela peut être perçu comme une divergence naturelle ou, dans certains cas, comme un manque de loyauté par le Maître.

Et là, nous glissons vers les formes plus violentes de ruptures.

Rupture & désaccord …

Les relations Maître-disciple peuvent comporter des tensions humaines. Des conflits peuvent survenir,  sur la base de désaccords sur la pratique, les valeurs ou d’enjeux matériels (comme la gestion d’une école ou la transmission d’un héritage).

De la Trahison …

Un Maître peut se sentir trahi par un disciple, par exemple :

  • s’il utilise les enseignements de manière contraire à l’éthique
  • s’il revendique faussement un savoir qui ne lui a pas été transmis,
  • s’il prend son autonomie sans citer la lignée d’où il tire son expertise…

Quand le Maître trahit le disciple

Plus rare (ou plus discret …) est le cas où le disciple s’estime trahi par son Maître.

Cela peut être le cas, à l’époque moderne, si le Maître s’approprie une création de son disciple. Comme il est généralement plus connu et réputé que son élève, il lui est facile de prétendre qu’il s’agit de sa création originale et ainsi de « couper l’herbe sous le pied » à un disciple qui pourrait chercher à prendre son autonomie à l’occasion. Il lui est facile également de laisser croire, à une menace de « griller la carrière » du disciple.

On a pu voir des exemples de ce genre de situations, avec la récupération d’une nouvelle forme de Qi Gong, ou avec la sortie « vite fait bien fait » d’un ouvrage sur un thème identique, profitant de la confiance (ou la naïveté…) du disciple qui fait relire son œuvre à son maître (pour avoir sa validation ? son assentiment ?).

Ce sont des trahisons hélas fréquentes – et même généralisées –  dans le milieu de la recherche universitaire. Cela ne les rend pas plus acceptables.

La propriété intellectuelle, une question pas si simple.

Difficile pour l’élève de se défendre dans ce genre de cas. Car, après tout, sa production n’est-elle pas le fruit juteux et délicieux de l’enseignement reçu du Maître ? Voilà ce que prétendrait ledit Maître s’il devait répondre de ses agissements.

Les idées circulent, volètent, se transforment. Étudier la pensée d’un Maître peut finir par imprégner son propre esprit.

Pour autant, si plusieurs élèves, recevant le même enseignement, le transforment différemment, c’est bien parce chacun y ajoute sa propre touche personnelle : sa personnalité, sa pratique, ses observations, les autres enseignements qu’il a reçus, son expérience professionnelle, ses talents propres…ses « super pouvoirs »….

Jalousie et avidité

Le Maître, contrairement à ce que l’imaginaire collectif pense souvent, reste un Humain… Avec ses passions,  y compris ses passions tristes. Les « meilleurs » cherchent à domestiquer leur part d’ombre, à l’explorer. Mais c’est le travail de plusieurs vies !

Parmi ces passions tristes, la jalousie et l’avidité sont les plus marquantes. Le Maître, se sentant vieillir, se voyant bientôt dépassé, pourrait chercher à lutter contre cette déchéance ressentie. Pourtant…

« Nous sommes chacun, chacune, un microscopique rouage au sein d’un grand ensemble, agissant pour un temps, et un temps seulement, dans ce monde-ci, sous une forme éphémère. Avec l’âge et les années de pratique, la question de la transmission, au-delà de l’enseignement, devient essentielle. Trouver les personnes à qui passer le relai, en confiance et sérénité, en sachant que nos propos et notre savoir-faire ne seront ni dénaturés, ni caricaturés, ni affaiblis est un cadeau du Ciel. »

Telle devrait être la pensée qui guide le Maître, lorsqu’il voit un disciple émerger, et son potentiel « fleurir », à l’approche de la fin de sa vie. Mais accepter sa propre déchéance n’est pas chose facile.

Je le dis souvent : lorsque nous choisissons de transmettre un art, c’est bien pour que ceux à qui nous le transmettons le pratiquent. Les voir comme des concurrents qui pourraient nous faire de l’ombre, c’est méconnaître que ce que nous transmettons nous vient de plus grand, plus  vaste, plus haut… en un mot, plus sacré. Nous ne sommes que des passeurs, des interprètes.

Finalement, pour un Maître, trahir son disciple ou son élève, n’est-ce pas une façon de couper court à une relation qui met l’accent sur sa propre déchéance ?

« Miroir, mon beau miroir… Dis-moi qui a beauté parfaite et pure… »

 

Le décès du Maître …

Dans les arts martiaux, la relation se termine parfois de façon violente… Maître et disciple se défient… et que le meilleur gagne. Cela peut se terminer par la mort de l’un des deux (ou a minima, le disciple fait sécession pour inaugurer sa propre lignée… D’où le foisonnement, le bourgeonnement, des différentes écoles … Cela trouble parfois les élèves occidentaux, guère habitués à ce genre de profusion !)

S’ils ne s’entretuent pas, au décès du Maître dans la tradition chinoise, le disciple doit rester loyal à son enseignement. Cela peut prendre la forme de cérémonies, d’hommages posthumes…

Maintien d’une relation spirituelle ou symbolique

Dans les traditions chinoises, même après l’achèvement de la formation ou la fin officielle de la relation, le disciple reste lié à son Maître par le respect et l’honneur. Il est attendu qu’il mentionne son Maître lorsqu’il enseigne ou pratique, renforçant ainsi l’idée d’une « lignée » de savoir.

A l’époque moderne, cette exigence se superpose aux règles de la propriété intellectuelle : citer ses références et ses sources, d’où qu’elles viennent.

Que devient cette obligation en cas de trahison du disciple par le Maître ? Voilà une question à laquelle je ne sais pas répondre !

Une lignée, c’est un égrégore

La loyauté au clan, à la lignée, peuvent être des pièges. Une école d’art martiaux est un égrégore.

Qu’est-ce qu’un égrégore ?

Le passage qui suit fait partie de mon Livre « Nos Lieux sont vivants – clés pratiques pour vivre en harmonie avec son chez-soi » (pages 203-204) :

Le terme « Égrégore » fait penser aux mots « agréger, agrégat ». Il s’agit en effet de l’agrégat de pensées, d’émotions, d’intentions, individuelles au départ, qui en s’agglomérant, prennent une forme de vie autonome et deviennent agissantes. Un égrégore peut s’apparenter à une forme-pensée, à un esprit de groupe, un esprit de corps, un esprit communautaire. Les communautarismes, les religions, les sectes …sont des égrégores. Mais la culture d’entreprise peut l’être aussi ! Être fan d’Apple, de Tesla, de Johnny Halliday ou de Taylor Swift, c’est faire partie d’un égrégore.

Prenant son autonomie, la tendance naturelle d’un égrégore va être de chercher à se renforcer et à s’alimenter, en incitant les individus qui l’ont formé à se réunir, et en attirant à lui de nouvelles personnes. Un égrégore est d’autant plus fort qu’il rassemble de nombreux individus et est alimenté par des assemblées, des événements collectifs. La ferveur collective, le partage collectif vécu lors d’un concert, d’un match sportif, d’une conférence, alimentent un égrégore. On le comprend aisément, Il est donc difficile d’échapper aux égrégores ! Dans la mesure où un égrégore cherche à attirer le plus de monde possible, aucun égrégore ne peut être considéré comme bénéfique : il cherche forcément à nous manipuler pour capter notre énergie.

Sur la fin 2023 et le début 2024, nous avons assisté à de nombreux phénomènes énergétiques en lien avec un repositionnement des égrégores, chacun cherchant à se renforcer et à s’alimenter, à « compter ses pions ». J’ai personnellement relié cela au changement de période de 20 ans que nous venons de vivre en Feng Shui traditionnel. La question est : quels sont les égrégores que j’alimente ? Prenons conscience des égrégores dont nous sommes partie prenante, éventuellement mettons un peu de distance… sans les agresser pour autant !

Dès lors on comprend que les rituels, les cérémonies, les hommages, ont aussi pour effet (si ce n’est même pour fonction ?) de renforcer l’égrégore associé à l’école, au clan, et donc au Maître, qui s’en trouvent nourris et renforcés. Aux dépens éventuels des élèves et disciples.

Est-ce que le bénéfice est supérieur au coût énergétique pour le disciple ? Dans certains cas, cela mériterait qu’il se pose un peu plus la question…

Voir aussi cet article « le jeu (dangereux ?) du Feng Shui et du Pouvoir ».

 

Crédit photo principale :

Photo de cottonbro studio: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/homme-poser-prendre-la-pose-cosplay-7777429/

Crédit photo Maître invisible :

Photo de Hamed Mohtashami pouya sur Unsplash

2 réponses

  1. Bonjour Isabelle,
    Ravie d’avoir lu cet article. L idée de Maître et disciple m a toujours perturbée, en effet lors de formation j’ai pu observer l’emprise du pseudo Maître en Reiki sur ces padawans, nommés ainsi par ce dernier.
    A la lumière de cet article on comprend mieux le « rôle » de Maître selon la tradition. J ai une question : conserve t’on sa liberté de pensée quand on rejoint un Maître ?
    Bien à vous,
    Carine

    1. Merci Carine,
      J’imagine que cela dépend du maître. Je n’ai pas vu beaucoup de maîtres qui valorisaient le fait que leurs disciples élargissent leur point de vue.
      Attention, comme précisé dans mon article, un disciple n’est pas tout à fait la même chose qu’un élève. Un élève a finalement plus de liberté qu’un disciple !

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